Lynda Lemay - Album 6 de 11

Le fil conducteur du grand projet « Il était onze fois » de Lynda Lemay est sans contredit :  Le sens de la vie. Pas par pas. 

Et entre l’équilibre et le chaos, entre l’innocence et la saleté:  IL N’Y A QU’UN PAS.

C’est le titre de ce 6ème album d’une série de onze, dans lequel Lynda aborde notamment le thème de la violence. Cette dernière se présente sous de multiples formes. Il y a celle qui naît de toutes sortes d’injustices et jaillit du sentiment d’impuissance (La clé de votre cage, Le bijou, Des enfants comme les tiens) comme celle dite « conjugale » qui décime encore et toujours tant de familles (Parle-moi, créée en collaboration avec nulle autre que Madame Janette Bertrand).  Fidèle à elle-même, l’auteure de « La veilleuse » et de « La centenaire » revisite également, avec une poésie renouvelée, la violence du temps qui passe (« Les fourmis s’en vont », « L’éternel embouteillage » inspirée par sa dernière rencontre avec son mentor Charles Aznavour).   

La fine plume de Lemay caresse avec tendresse et simplicité le sujet délicat de l’insécurité financière (La mangue), au même titre qu’elle décrit avec un humour aussi cru qu’irrévérencieux la rage au volant d’un automobiliste coincé derrière un cycliste (L’hilarante « Tête de bouchon »). Comble d’audace, Lynda Lemay aborde avec agilité la violence de la maladie dans « Le cornet », chanson qui traite du dépistage du cancer du sein et arrive à dédramatiser la réalité pas toujours joyeuse des étapes qu’on peut traverser après des résultats « suspects ».

IL N’Y A QU’UN PAS entre les larmes et le rire. Et ça, ça fait longtemps que Lynda Lemay nous le fait réaliser.